En cliquant sur les onglets ci-dessus, vous pourrez retrouver les souvenirs de la venue de Michel Butor à Mons-en-Barœul le samedi 5 mars 2011 (Le retour dans sa maison natale, l'hommage à la Maison Folie du Fort de Mons et des moments émouvants avec notamment un vivat flamand et la découverte de l'iPad lors d'un repas à l'Hamadryade de Villeneuve d'Ascq). Le samedi 5 mars après midi Michel Butor a inauguré au musée Sandelin à St Omer une exposition qui lui était consacré (onglet St Omer). Nous avons ajouté les émotions du 18 mai 2012 à Mons (restaurant du Fort, découverte de la bibliothèque et vernissage dans la salle d'exposition du fort) et le lendemain lors d'une visite privée au musée de la piscine de Roubaix et son intervention à la médiathèque l'Odyssée à Lomme. Merci au groupe des amis de Michel Butor qui a permis à Michel Butor de retrouver sa ville natale.

Le rêve de Michel Butor


Le rêve de Michel Butor, voir s’installer à Lucinges un Manoir des livres, est en train de se réaliser à titre posthume, avec la rénovation-extension de l’ancien château acquis par la commune. Par ailleurs, le projet se complète dans la maison où l’écrivain vécut avec sa famille de 1989 à 2016 année de sa mort.

Des maisons d’écrivains ouvertes au public, il y en a beaucoup en France, mais un projet comme celui qui se développe en ce moment à Lucinges, c’est beaucoup plus rare, voire unique. Ce qui se met en place autour de la personnalité et l’œuvre de l’écrivain Michel Butor (1926-2016) comporte trois parties, dans deux lieux : le Manoir des livres incluant la bibliothèque Michel-Butor, et la maison où vécut l’écrivain.

Le projet doit s’achever fin 2019, une démarche qui suscite un grand intérêt.

Il y a une dizaine d’années, la commune de Lucinges a acheté l’ancien “château” situé en haut du village. Château est un bien grand mot, en fait une maison et sa tour ronde du XVIe siècle. Une charmante cour et un porche avec un beau portail complètent la bâtisse. Le terrain rejoint de l’autre côté la route départementale. Là se sont déroulées plusieurs éditions du festival du livre d’artiste, puis un salon biennal, grâce à Michel Butor, et des expos. 


Bien intégré à son village, l’écrivain-poète-ami des artistes a contribué à créer à Lucinges une atmosphère particulière. C’est lui qui eut l’idée de réunir un important fonds de livres d’artistes et d’y consacrer un lieu, souhaitant l’appeler le “Manoir des livres”. Un engagement pris par l’ancien maire Jean-Pierre Bordet. Au changement de municipalité en 2014, son successeur Jean-Luc Soulat a fait en sorte que le projet soit porté par Annemasse Agglo, ce qui est le cas aujourd’hui.

Un écrin pour les livres, une résidence pour les artistes

Ce Manoir est en plein chantier : restauration de la partie ancienne et agrandissement. L’objectif est de réaliser des salles d’exposition et d’assurer les meilleures conditions de conservation des livres d’artistes qui sont des objets fragiles. L’extension en béton largement vitrée et dotée d’un toit terrasse végétalisé contiendra l’espace d’accueil du public, avec ascenseur et escalier et accès vers un « amphithéâtre de verdure » à l’extérieur.

À quelques dizaines de mètres, de l’autre côté de l’église, la maison achetée par l’écrivain en 1989, “ À l’écart ” (adresse inventée par Butor qui figurait sur son courrier et sa boîte aux lettres) aura deux vocations. Des artistes de toutes disciplines pourront y être accueillis en résidence afin de produire une œuvre, et d’autre part, le bureau de Michel Butor, laissé intact par les quatre filles de l’écrivain après son décès, sera ouvert aux visites.


Les filles de Michel Butor ont vendu leur maison familiale à Annemasse Agglo, avec la garantie que le patrimoine paternel serait préservé.

Ce bureau rempli de livres, d’objets offerts par des artistes, réalisés par Butor avec eux ou par Butor seul est un témoignage précieux et émouvant. Parce que Butor a été un artiste multiple (romancier, poète, conférencier, critique d’art, plasticien), sa « caverne » passionnera des visiteurs prêts à faire des kilomètres pour la découvrir. Une université américaine était intéressée pour acheter le contenu du bureau ! Heureusement, il restera en Haute-Savoie.


Qu’est-ce qu’un livre d’artiste ? 

C’est une œuvre d’art créée par un peintre ou plasticien, sur un papier choisi, non relié et réalisé en un très petit nombre d’exemplaires sans procédé de reproduction. L’écrivain y ajoute son texte ou son poème, c’est ainsi que procédait Michel Butor, écrivant dessous, à côté ou autour de l’œuvre. Le fonds acquis pour le Manoir des livres est de 740 œuvres. 500 livres ont été réunis par Michel Butor de son vivant, et 200 légués par ses filles. Mécénat et dons Le Manoir des livres coûte 2M€ (financement Annemasse Agglo, Département, direction régionale des affaires culturelles), la maison 503 000 €. Le Crédit Agricole des deux Savoie et la Fondation du Crédit Agricole ont contribué à l’achat de la collection. Un financement participatif sur internet ajoute 15 115 €.

Article et clichés parus en juin 2018 dans le Dauphiné Libéré

" À l'écart " la maison de Michel Butor

Quand on parle de Mons-en-Barœul, à propos de Michel Butor.

Un article d'Alain Cadet paru dans la Voix du Nord du vendredi 2 février 2018.



Michel Butor devant sa maison natale du 139 rue du Général-de-Gaulle.

Michel Butor, né à Mons en 1926, est décédé en août 2016. Sa maison de Lucinges, en Haute-Savoie, vient d’être rachetée par la communauté de communes d’Annemasse pour y développer un projet culturel.   Les responsables du projet ont été intrigués par la présence d’objets faisant référence à Mons-en-Barœul. 

Michel Butor était un grand voyageur. Il a exploré des univers littéraires inconnus, comme le Nouveau Roman dont il fut l’une des figures tutélaires. Mais, c’était aussi un globe-trotter impénitent. Pour rencontrer l’écrivain, il fallait s’y prendre un ou deux ans à l’avance. On le savait au Japon, aux États-Unis, en Afrique, en Amérique du Sud et, soudain, comme par enchantement, il réapparaissait du côté de la rue du Général-de-Gaulle. Cet événement se produisit le 5 mars 2011. Michel Butor, après 80 ans d’absence, redécouvrait l’endroit qui l’avait vu naître. « Je suis ému, mais je fais en sorte que cela ne se voie pas » avait-il glissé milieu de la foule des curieux qui se pressaient au nº139, ce matin-là.

Une valise remplie de cadeaux

L’écrivain avait été bien reçu par la propriétaire actuelle, Véronique Canivet, ancienne élève des Arts Décoratifs de Paris et fine connaisseuse des œuvres de l’écrivain critique d’art, Michel Butor. Ensuite, le maire lui avait offert une magnifique aquarelle de la maison, réalisée par Eugène Kwiatkowski, un grand talent monsois. Enfin, il y avait eu un spectacle et une petite fête au Fort.



La valise remise à Michel Butor lors de sa venue dans sa ville natale figure parmi les nombreux souvenirs de ce grand voyageur dans sa maison de Lucinges.

Alors, les Amis de Michel Butor avaient remis à l’écrivain-voyageur une valise réalisée par le poète plasticien Parviz Lak. Bien qu’elle fût en carton, elle avait tellement bien été décorée qu’il s’en dégageait une grande poésie. À l’intérieur, comme dans un inventaire à la Prévert on trouvait : les petits blocs-notes dans la marque que Michel Butor à utilisée toute sa vie, des livres d’histoire locale, les journaux annonçant l’événement du jour, un portrait de l’écrivain, réalisé tout spécialement par François Boucq, un livre manuscrit avec beaucoup de photographies racontant l’histoire de la rue et, collés à l’intérieur, les copies des extraits de naissance et de baptême datant de 1926.


La valise offerte à Michel Butor, créée par artiste Parvis Lak.

Un lieu de résidence pour les jeunes écrivains

Désormais, la communauté de communes d’Annemasse veut acquérir, à l’aide d’une souscription tous les livres et objets familiers. Ainsi, ce lieu si bien nommé, « À l’écart », pourra rester semblable à ce qu’il était du temps de la vie de l’écrivain… avec l’aquarelle du nº 139 et la valise garnie. Il deviendra, une sorte de musée de la littérature en même temps qu’un lieu de résidence pour de jeunes écrivains.

« Les écrivains nous invitent à chercher dans les maisons qu’ils ont habitées le secret de leur œuvre », a écrit Michel Butor. A. C. ( CLP)


Les paroles s'envolent, les écrits restent


L’écrivain Michel Butor, né à Mons-en-Barœul, est décédé

Publié le 25 août 2016 dans La Voix du Nord

« Ecrire c’est détruire les barrières », affirmait l’écrivain, poète et essayiste Michel Butor, dernière grande figure du Nouveau Roman, décédé mercredi le 24 août) à l’âge de 89 ans, laissant derrière lui une oeuvre prolixe et inclassable toujours étudiée en France comme à l’étranger. L’écrivain qui n’avait jamais cessé d’écrire et de publier s’est éteint à l’hôpital de Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie, selon Le Monde qui a annoncé son décès, citant sa famille.

Après l’avoir quitté de nombreuses années, Michel Butor était revenu dans sa ville natale de Mons-en-Barœul en 2012.


Auteur d’une œuvre foisonnante et multiforme, Michel Butor avait acquis la notoriété avec son roman « La Modification » (prix Renaudot 1957). Il avait acquis une réputation internationale et son oeuvre était étudiée en France comme à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis.

Né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Barœul, fils d’un inspecteur de la SNCF, Michel Butor, diplômé d’études supérieures de philosophie et docteur ès lettres, a mené une double carrière d’écrivain et de professeur.

Nommé en 1950 à Sens (Yonne), il enseigne surtout à l’étranger en Egypte, Angleterre, et Grèce (1954-1957), et publie son premier roman « Passage de Milan » (1954), suivi de «L’Emploi du temps» (prix Fénéon, 1956).

Un novateur

En 1958 il se fixe à Paris, devient lecteur chez Gallimard jusqu’en 1968, et entreprend une série de voyages (Etats-Unis, Japon, Australie) qui seront alors sa principale source d’inspiration. Il en tire matière à des formes littéraires novatrices : « Mobile » (1962), est une interprétation de l’Amérique en mobile façon Calder, et « Boomerang » (1978), un livre à trois couleurs et trois trames narratives.

Tout en bâtissant une œuvre qui abolit les frontières des genres littéraires, l’écrivain enseigne dans les universités de Vincennes (1969), Nice (1970-1973), puis Genève (Suisse), où il est professeur de langues et littérature françaises modernes (1975-1991).

Egalement auteur de recueils de poésies (« Envois », « Collation »), Michel Butor publie en 1996 « Le Gyroscope », dernier tome du cycle « Le Génie du lieu », cinq essais consacrés à des sites géographiques analysés comme des œuvres d’art, ainsi que « Répertoire littéraire » qui réunit les analyses critiques des classiques français, de Rabelais à Zola.

En 2006, les Editions de La Différence entament la publication de ses œuvres complètes, tandis qu’une rétrospective de son œuvre se tient à la Bibliothèque nationale de France (BNF).

Père de quatre filles, Michel Butor avait réalisé plusieurs livres d’entretiens, dont « Curriculum vitae » (1996) et « Entretiens, quarante ans de vie littéraire » (2000), puis publié en 2008 « Petite histoire de la littérature française » audiovisuelle.

En 2013, il avait été récompensé par le grand prix de littérature de l’Académie française. Son dernier ouvrage, publié il y a quelques mois, était consacré à Victor Hugo dans la collection « Les auteurs de ma vie » (Buchet-Chastel).

S’il était né dans la métropole lilloise, il l’avait quitté rapidement. Il était toutefois revenu en 2011 sur ses terres pour une exposition lui rendant hommage. Il était ensuite revenu plusieurs fois à Mons-en-Barœul.




Et si Mons avait une bibliothèque au nom de Michel Butor ?


Si c'est suggestion n'a pu être réalisée du vivant de Michel Butor, l'idée reste, car avec le temps il y aura d'autres occasions, comme le centenaire de sa naissance dans sa ville natale à Mons-en-Barœul, le 14 septembre 2026 ou celui de sa disparition, le 24 août 2116 !



Il est possible de cliquer sur l'article pour l'agrandir. La Voix du Nord relate dans son édition du samedi 24 janvier 2015, l'idée soumise par l'association Eugénies lors de son assemblée générale du souhait de voir Michel Butor honoré dans sa ville natale.

Nous sommes de plus en plus circonspects quant aux décisions des élus à la lecture de l'article suivant paru dans le Dauphiné libéré. Quand on pense que même à Lucinges le fonds Michel Butor est menacé. On peut évoquer le patrimoine ... mais seuls les actes comptent et restent comme témoignage pour les futures générations.


Michel Butor nous livre de l'or





Ci-dessous l'article d'Alain Cadet paru dans La Voix du Nord le 20 novembre 2015 (édition papier)

Michel Butor est de retour sur les rayonnages des librairies avec un ouvrage à destination du grand public qui embrasse toute l’histoire de la peinture.

Mons-en-Barœul : Michel Butor en bonne place dans les vitrines des librairies pour les fêtes


L’œuvre de Michel Butor, écrivain et critique d’art monsois, est foisonnante. Dans son dernier ouvrage, il livre ce qui serait son musée idéal. Il y présente 105 œuvres des plus grands peintres.

L’écrivain, né à Mons-en-Barœul, n’est pas seulement le représentant du Nouveau Roman des années 1960. Il est avant tout l’auteur d’une œuvre abondante et diversifiée internationalement reconnue. Ces dernières années, il a réalisé en collaboration avec des peintres ou des photographes un nombre impressionnant de Livres d’artistes ou de Livres objets, et quelques recueils de poésie. Le voici de nouveau en librairie avec un ouvrage à destination du grand public qui embrasse toute l’histoire de la peinture.


Michel Butor habite désormais près de la frontière suisse. Au cours de son existence, il a eu assez peu d’occasions de revenir sur sa terre natale. En 2012, le voici de retour à Lille pour présenter un ouvrage sur Le Chemin du ciel et la chute des damnés, une œuvre du peintre Dirk Bouts qui est exposée au musée des Beaux-Arts de Lille.


L’écrivain, à la palette éclectique, est aussi réputé comme critique d’art. Depuis le début des années 1960, il écrit sur la peinture et les peintres. En 2010, un premier retour dans le Nord lui avait permis de retrouver la maison du 139, rue du Général-de-Gaulle où il est né le 14 septembre 1926. Ce fut pour lui un grand moment d’émotion, et la ville de Mons lui organisa une fête de bienvenue restée mémorable.

Dans son dernier volume, Michel Butor revient sur les peintres et la peinture avec beaucoup d’ambition. Il présente 105 œuvres d’artistes différents, de Giotto à Jackson Pollock, exposés partout dans le monde. Il s’agit là du musée idéal selon l’écrivain. L’éditeur a sobrement intitulé sa publication Michel Butor. Sur une page, en papier glacé et en impression de luxe, on trouve le tableau d’un peintre. Sur l’autre, le commentaire sensible, documenté et éclairant de l’écrivain. Le texte de Michel Butor, simple et savant, humble et lumineux donne de la profondeur à ces chefs-d’œuvres de l’art occidental.


La publication se classe dans la catégorie des « beaux livres » à offrir pour les fêtes de fin d’année qui approchent. A. C. (CLP)

« Michel Butor, 105 œuvres décisives de la peinture occidentale montrées par Michel Butor ». Aux éditions Flammarion : 39 €.